Saisir sa chance…
Quelques 240 judokas (96 filles et 144 garçons) ont pris part ce dimanche 19 février 2017 à la demi-finale cadet(te)s, sélective pour les phases nationales. Dans le complexe sportif Adrien Zeller de Saverne (67), nombre de combattant(e)s du Grand Est avaient à cœur de s’illustrer, et de décrocher leurs billets pour les championnats de France…
Le complexe sportif de Saverne, bien spacieux pour une demi-finale de championnat de France !
Dans le lot, un certain nombre de judokas plus ou moins expérimentés, habitués des RDV importants, mais aussi des combattants moins aguerris, parfois première année cadet(te)s, désireux eux aussi de saisir leur chance, et de se tailler une belle part du gâteau.
Lauriane LEBOLD (J.C. Reichshoffen), 2ème année cadette, élève du Pôle Espoir de Strasbourg, rêvait de se qualifier. Avant son passage à Saverne pour cette demi-finale, la jeune fille n’avait pas encore remporté de compétitions majeures. Dans la catégorie des moins de 52 kg, on attendait surtout la tonique Diné DIOP (A.C.S. Peugeot-Mulhouse), plus affutée et surtout plus technique. La Mulhousienne se construit depuis quelques temps un joli petit palmarès, remportant entre autres de belles places d’honneur lors des tournois nationaux. Mais à Saverne, malgré une belle entame, elle finira par buter en ½ sur la lorraine Chloé MUNIER (A.J. 54), un brin plus combative.
La Bas-Rhinoise Lauriane LEBOLD, pas favorite, a su saisir sa chance en – de 52 kg !
Dans l’autre tableau, Lauriane LEBOLD réalise un sans faute, écartant une à une ses adversaires par ippon. De belles victoires, qui la propulsent en finale, face à…. Chloé MUNIER, pour une rencontre qui s’annonçait plus que rugueuse. Les deux combattantes, qui se connaissent, se rendront coup pour coup, et ne parviendront pas à se départager à l’issue des quatre minutes règlementaires. Et c’est au golden score que la victoire sera attribuée, la Bas-Rhinoise trouvant finalement l’ouverture au sol, validant ainsi son ticket pour Ceyrat. « Je m’attendais à une qualification ! », exprime la jeune fille, radieuse avec sa médaille d’or. « L’année passée, je n’y étais pas parvenue. Là c’est fait, et je suis super contente ! ». Obtenir une qualification est une chose. Faire première en est une autre. Sa victoire, elle l’explique surtout par sa détermination. « Aujourd’hui, j’étais très motivée. Il faut dire que je me suis bien préparée pour cette compétition. Cette victoire, je la voulais vraiment. A la fin, nous étions toutes deux fatiguées, et c’est cette volonté qui m’a permis de l’emporter ».
Son entraîneur au Pôle Espoirs de Strasbourg, Alexandre LHOMME, se réjouit de cette belle performance. « J’attendais sa qualification », précise le technicien. « Après, elle est souvent en concurrence avec Diné (DIOP). Lauriane s’entraine énormément, elle se prépare. C’est une fille très motivée, très engagée dans le travail, et donc forcément, on sent une progression. Depuis un an, elle évolue, et l’a prouvé aujourd’hui. Le travail finit toujours par payer… ».
Ambre ZAEPFFEL, « patronne » des + de 70 kg !
Chez les lourdes, la concurrence s’annonçait rude, avec des filles assez mobiles et au judo parfois tonique, chose peu évidente dans cette catégorie. Et c’est la Mulhousienne Ambre ZAEPFFEL (A.C.S. Peugeot-Citroën Mulhouse) qui parviendra à tirer son épingle du jeu, remportant toutes ses rencontres par ippon. La jeune fille, 2ème année cadette, savoure. « Mon objectif ici était d’aller en finale. Je suis un peu surprise, car mon parcours s’est mieux passé que ce que j’avais espéré ! Je m’entraîne plus que l’année dernière (elle est en section sportive depuis la rentrée), et j’ai bien progressé sur le plan technique. Du coup, ça s’est ressenti aujourd’hui, et tout ce travail a fait la différence face à mon adversaire. J’étais déjà heureuse d’être en finale, car je savais que j’étais qualifiée. Cette victoire, elle fait plaisir, et je suis vraiment contente ! Maintenant, je vais pouvoir me concentrer sur les France… ».
« Depuis qu’elle est en classe sportive, elle a vraiment évolué », constate son entraîneur de la classe départementale de Mulhouse, Nicole SCHNOEBELEN, guère étonnée de la performance de son élève. « On sent qu’elle a plus d’entrainement, et qu’elle est plus forte. Lors des séances, elle a toujours envie de travailler d’autres choses, des techniques spécifiques pour les lourdes. Elle travaille, et progresse. Elle avait quelques petites lacunes sur les mouvements d’épaule, on a travaillé là-dessus, et ça a fonctionné. Elle est mobile, et enchaîne bien sur les liaisons debout/sol ». Et de préciser, « c’est une élève qui applique systématiquement ce qu’on lui dit, et c’est l’idéal pour préparer une échéance nationale. En plus, elle est bien entourée, ça se passe bien, on l’a vu sur ce championnat. Mais aujourd’hui, elle n’a pas eu besoin que l’on soit derrière elle. Elle s’est comportée en patronne dans sa catégorie, elle était très forte, et tactiquement elle savait ce qu’elle avait à faire ».
Un sankaku imparable donne la victoire à Uthman MECHITOUA en – de 50 kg…
Chez les garçons, on attendait de belles empoignades et du spectacle. Le public n’a pas été déçu. En moins de 50 kg, de véritables petites piles électriques se sont disputées la victoire. Et c’est à l’énergie que la différence s’est opérée, Uthmann MECHITOUA (Neuves Maisons), seulement cadet première année, disposant d’une batterie à toute épreuve. Le jeune garçon usera tous ses adversaires par ippon, jusqu’en finale. Il conclut sa compétition, face au lorrain Lucas FURNARI, par un imparable sankaku gatame. « C’était l’objectif du jour ! », explique le combattant à sa descente de podium. « Surtout, je voulais aller au championnat de France. Au début, c’était un peu difficile, mais j’ai peu à peu réussi à faire mon judo ». Son énergie, il la puise dans son entourage. « Ma famille était présente, et c’est important pour moi. Les France, ça va être une belle compèt., j’espère accrocher une médaille, c’est l’objectif. Après, on verra bien… ». Sa grande sœur, Leila, également judoka, le suit de très près. « Chez les minimes, il s’est souvent illustré, il a déjà été champion interrégions, il fait cinq aux France. Ce résultat d’aujourd’hui, c’est une belle continuité. Il a fait une belle compétition, il a su faire ce qu’il sait faire et produire son judo. A l’entraînement, il aime le travail, la difficulté, et il se met parfois dans le rouge ! Aux France, il peut réaliser quelque chose, faire un beau parcours, et pourquoi pas monter sur le podium. En tout cas, il va tout faire pour ! ».
Salman ARSLANBEKOV a fait le boulot en – de 73 kg !
Dans la catégorie des – de 73 kg, nombre de judokas de talents pouvaient espérer l’emporter. C’est l’expérimenté Salman ARSLANBEKOV (A.M. Colmar), 3ème année cadet, qui remporte la mise, non sans avoir dû s’employer en finale face au Savoyard Teva STIEFFENHOFER (La Motte Servolex). Le garçon, qui revient de blessure, réalise une performance remarquable. « Cette victoire fait plaisir, c’est sûr ! », reconnaît le combattant, tout sourire avec sa médaille d’or. « Mais le plus important, c’est la qualification pour les championnats de France ». Sa dernière performance remonte au 21 janvier dernier, après quatre mois de coupure, où il termine 5ème du tournoi de France cadet(te)s à Cannes. De quoi remettre le bonhomme en confiance. « Je ne connaissais pas la catégorie, ni mes adversaires. Ce tournoi m’a surtout permis de me remettre en jambes, et de me situer par rapport aux autres ». Et de compléter, « sur cette demi-finale, il fallait y aller. Pour gagner, il faut savoir se lâcher, on est là pour se battre avant tout. C’est ce qui m’a permis de l’emporter aujourd’hui… ». « Salman, on l’attendait à ce niveau », indique son entraîneur, Mustapha EL HADIFI. « Sa victoire est normale. Passer à côté aurait été un échec. Aujourd’hui, il n’avait pas le droit à l’erreur, et il fallait qu’il passe avec brio. Il surclasse tous ses adversaires, seule sa finale a été un peu difficile, et il la conclut avec un waza-ari d’avance, c’est bien. Le tournoi de France lui a donné cette confiance qui lui manquait avant pour pouvoir concrétiser. Au Pôle France aussi, il est bien suivi, par le staff, les entraîneurs, cela joue énormément. On espère surtout qu’il parviendra à chercher quelque chose au championnat de France ! ».
Au total sur cette demi-finale de Saverne, ils sont 28 judokas du Grand Est à s’être directement qualifiés pour les phases nationales (Ceyrat les 15 & 16 avril prochains – voir le programme ci-contre : PROGRAMME), terminant soit premiers soit seconds de leurs catégories de poids. Pour les autres, ayant terminé en bronze, il leur faudra faire au moins aussi bien dans une semaine (4 & 5 mars), sur une autre demi-finale, pour espérer eux-aussi voir l’Auvergne au printemps. Durant cette compétition, les nouvelles règles d’arbitrage ont été appliquées. La veille, un stage spécifique à cette réglementation a permis à nos arbitres et commissaires de rapidement s’adapter. Certes, si le nombre de « golden score » est en nette augmentation, la lisibilité des combats s’avère meilleure, tant pour les parents que pour les officiels. Une source de satisfaction pour tous.
A noter que, sur la ½ finale de Reims qui s’est déroulée sur la même journée, 16 autres judokas du Grand Est se sont directement qualifié(e)s pour les championnats de France.
Le club de Saverne avait sept judokas engagés sur sa 1/2 finale. Hector SEILER se qualifie pour les France en – de 46 kg !
Au final, le club organisateur de Saverne a vécu un week-end bien riche, accueillant le samedi un Grand Prix benjamin(e)s, et le dimanche les cadet(te)s. « C’est la 7ème édition, et 1ère édition dans la cadre de la nouvelle grande région. Surtout, un gros week-end pour nous ! », livre le président du club, Bernard MALLEVILLE. « On ne peut mobiliser notre trentaine de bénévoles pour juste une journée. Nous sommes surtout très heureux de pouvoir le faire, et très content d’avoir réalisé quelque chose de bien. Lorsque l’on est dans les tribunes, et que l’on observe ce qui a été fait, c’est une belle satisfaction. Nous bénéficions du soutien de la Ville de Saverne et de la participation des élus (député, Maire, adjoint aux sports, présidente de la commission des sports et des conseillers municipaux). C’est une belle vitrine pour la commune, pour le judo, mais aussi les arts martiaux en général. Pour une ville de 11.000 habitants, c’est pas mal. On est en tout cas très heureux de faire tout ça ! ». Comme toujours, public et officiels ont été chouchoutés, dans un cadre bien sympathique. Et sur le plan sportif, le conseiller technique du Grand Est, Sébastien GIRARDEY, a grandement apprécié. « On a eu des combats très engagés, avec des petits jeunes qui montrent des choses prometteuses pour la suite. Certains peuvent faire de beaux parcours aux France. On a vu aussi des minimes de l’an passé, tout juste cadets, qui bousculent déjà les plus expérimentés, c’est de bon augure. La journée était vraiment très positive ! ». Et de compléter, « sur le plan organisationnel, c’est une compétition de référence, tout était nickel (accueil, plateau, restauration, …) ! ».
De belles actions et du beau spectacle toute la journée durant !
Un grand merci au club de Saverne et à l’ensemble de ses bénévoles pour son accueil et la qualité des prestations fournies. Un grand bravo aux jeunes combattant(te)s du Grand Est qui se sont illustrés sur cette première demi-finale. D’autres les rejoindront d’ici peu, et devraient gonfler le nombre de nos représentants à Ceyrat. RDV mi-avril pour les phases nationales !
Ci-contre les poules & tableaux, des deux 1/2 finales (Reims et Saverne) : Résultats.
Les officiels et le corps arbitral de cette 1/2 finale… (Crédit photo : Joëlle LECHLEITER).