Marnaval et Sarrebourg, locomotives régionales…

Quelque 292 judokas se sont retrouvés sur les tatamis du C.S.R.A. de Mulhouse (68) ce dimanche 5 mai 2019 dans le cadre de l’une des sept demi-finales organisées dans l’hexagone. Principal enjeu, les billets d’accession aux phases finales du championnat de France programmées les 2 & 3 novembre prochains à Amiens (Somme). Dans un contexte concurrentiel très relevé, les compétiteurs du Grand Est tirent leur épingle du jeu, grâce notamment aux deux locomotives que sont Marnaval (52) et Sarrebourg (57)…

Ça a frotté fort ce dimanche en Alsace !!!

On prévoyait du niveau sur les tatamis mulhousiens, et on a été servi. Avec la présence d’écuries parisiennes, il fallait s’attendre à des combats rugueux, tant chez les filles que chez les garçons. Question cruciale du jour, quelles places pour nos compétiteurs régionaux ? Certes, Blanc-Mesnil, Montreuil, Maison Alfort et Saint-Geneviève trustent les podiums, fort logiquement. Mais les judokas du Grand Est ont su exploiter leur potentiel, loin d’être négligeable. Chez les féminines tout d’abord, le Sporting Marnaval rafle pas moins de cinq médailles, dont deux titres, avec Nawaliatou BABIO, éblouissante en – de 52 kg, et Mathilde GIL, impériale en – de 78 kg. Cette dernière n’a laissé que peu de chances à ses adversaires. Retour gagnant après 1 an ½ sans compétitions en raison d’une opération aux ligaments croisés puis d’une récupération plus lente que prévue. « Aujourd’hui, c’était un défi, plus qu’un objectif », confie l’intéressée, psychomotricienne dans la vie. A la clef pour elle, une huitième qualification en D1. « Je suis très contente, mon objectif est atteint ! De même que celui de mon entraineur, prendre de l’expérience et imposer mon statut sur ce championnat. C’est ce que j’ai fait. Au niveau national en novembre, j’irai pour gagner. Mais il va falloir beaucoup d’entrainement, et du courage surtout !!! ».

Mathilde GIL a assuré en – de 78 kg…

« Ne pas gagner aujourd’hui aurait été une grosse déception », estime le technicien Marnavalais Francis CLERGET. « Elle l’a fait, et il lui faut maintenant revenir à son niveau de première division. Elle a encore jusqu’au mois de novembre pour travailler afin d’espérer rivaliser avec les meilleures françaises de la catégorie. C’est une fille qui a des qualités, qui écoute beaucoup les consignes et les applique. Mais son petit défaut, c’est qu’elle manque parfois de niaque, elle est trop gentille et a du mal à monter d’un cran. Avec l’âge et l’expérience, ça va se faire doucement. Au niveau national, si elle parvient à se rapprocher du podium, ce serait vraiment bien ! ».

Victoire dans la poche pour l’un des chefs de file de Sarrebourg, Adrien GEOFFROY, chez les lourds..

Chez les garçons, Sarrebourg a tenu son rang, s’offrant trois médailles dont deux titres (Pierre-Louis GUERIN en – de 100 kg et Adrien GEOFFROY en + de 100 kg). Valentin GOILLOT (Ban-Saint-Martin) rafle la mise en – de 81 kg, ainsi que Yohan ROUSSEL (Etival Clairefontaire) en – de 60 kg. Ce dernier, pensionnaire de l’INSEP, réalise un parcours tonitruant, remportant tous ses combats, acharnés parfois, par ippon. Il s’offre même le luxe en finale de l’emporter face au parisien Samuel WAIZENEGGER sur un magistral uchi-mata. Il valide ainsi, pour la septième fois, son billet pour les France. « Mes objectifs sont au niveau national », rappelle le Vosgien. « Ici, c’est un passage obligatoire. Pour y parvenir, il faut s’entrainer dur tous les jours, c’est ce qu’on fait à l’INSEP avec les meilleurs français. Ça commence à payer. Il reste plus qu’à gravir l’échelon supérieur. Monter sur la boite, c’est mon objectif en tout cas ».

Un uchi-mata foudroyant, exécuté par Yohan ROUSSEL en finale des – de 60 kg…

« Le voir à ce niveau n’est pas une surprise », concède son entraineur Régis ARNOULD. « On se doutait qu’il allait se qualifier, mais on n’est jamais à l’abris d’un incident. Maintenant, il progresse tout doucement, cette première place est une bonne chose. Mais c’est le podium national que l’on vise. Depuis quelques années, il est dans le deuxième wagon, il faut qu’il passe dans le premier. Chez lui, c’est plus dans la tête que sur l’aspect « judo ». A l’entrainement, il est au niveau des tous meilleurs. Aux championnats de France, ça coince. Il lui manque un petit truc pour aller au-delà, et il lui faut passer ce cap. Mais il a toutes les qualités pour réussir. Yohan, c’est un combattant, un bagarreur. Techniquement, il sait tout faire, il lui manque juste ce petit déclic pour passer toutes ses techniques. Je suis en tout cas persuadé qu’il a largement  le potentiel pour être champion de France ! J’espère juste que cette année sera la bonne ! ».

Maude ANTZ, une Mulhousienne ravie de sa belle troisième place !

A noter, pour les locaux de l’A.C.S. Peugeot-Citroën Mulhouse, Manon SIMONIN (- 70 kg) se classe 7ème, Mégane HELBLING (- 78 kg) 9ème, Ales MISSARA et Eric SCHNEIDER, tous deux en – 81 kg, non classés. C’est une autre Mulhousienne, Maude ANTZ (Espérance 1893), qui remporte une fort belle médaille de bronze en – de 63 kg. « Je savais que ça allait être dur », exprime la jeune femme, ancienne de D1, retirée des tatamis depuis quelques années afin de construire sa vie familiale et professionnelle. « Je me suis fait plaisir, et mal aussi ! ». Marathonienne depuis peu, son expérience de l’endurance, incontestablement, l’a aidé. « Tout est dans la tête », reconnait-elle. « Maintenant, pour espérer avancer aux France, il va falloir s’entrainer plus en judo. C’est une grande fierté d’en être déjà arrivée là ! ».

Au total, le Grand Est cumule 27 médailles, 6 en or, 6 en argent et 15 en bronze, sans compter nombre de places d’honneur, avec 19 qualifications pour Amiens (pour rappel, seuls trois judokas sont qualifiés par catégorie). Un résultat satisfaisant au regard des oppositions fournies. « Avec seulement sept ½ finales à l’échelle nationale, les tableaux se sont quelque peu resserrés », précise notre conseiller technique régional, Sébastien GIRARDEY. « Du coup, on a eu de la densité, de l’engagement, le niveau s’en trouve rehaussé. La présence des clubs d’Ile-de-France ou des Hauts-de-France y contribue également, et ils se partagent les victoires. Les judokas issus des structures sont devant, c’est dans la logique des choses. Certaines finales ont opposé des jeunes, parfois médaillés en junior, à une génération un peu moins jeune, plus expérimentée. Et l’on voit bien, lorsque la rencontre s’éternise, que le passage de relais bascule en faveur de cette jeunesse, souvent talentueuse. En terme d’organisation, le plateau fourni est largement à la hauteur de ce type de manifestation. C’est une belle réussite, sur tous les plans ! ». Une satisfaction partagée par le président de Ligue, Jean-Louis DUVERGEY. « Sur le plan sportif, on a pu voir de très beaux combats. Nos judokas du Grand Est ont fait de leur mieux dans ce contexte concurrentiel, et ils s’en sortent pas mal. C’est encourageant, et doit inciter à poursuivre le travail pour faire encore mieux l’an prochain. Ceci dit, l’organisation était excellente, le plateau proposé étant idéal, tant en terme d’infrastructure que d’espace. Du coup, tout est fluide, le corps arbitral est serein et efficace, et l’ambiance agréable. Je tiens à remercier chaleureusement le club organisateur pour son travail remarquable ! ».

Un plateau spacieux, offrant un bel écrin au judo…

Un grand merci effectivement à la section Judo de l’A.C.S. Peugeot-Mulhouse, ancien fleuron du judo alsacien et régional, pour sa redoutable efficacité en matière d’accueil. Un grand merci également à l’ensemble des bénévoles et à son président, Patrice WEBER, pour leur engagement et la réussite de cette superbe manifestation !!!

Ci-contre le lien vers les résultats : 1/2 Finale Seniors 1D Mulhouse

(Les photos de la manifestation sont publiées sur la page Facebook de l’ACS Peugeot Mulhouse Judo, ainsi que sur celle de la Ligue Grand Est de Judo).