Du punch à Marckolsheim !
Après-midi percutante ce dimanche 13 mars 2016 au dojo de Marckolsheim, dans le cadre de la coupe régionale de jujitsu. Au programme, du ne-waza, mais aussi de l’expression combat, dans une ambiance sympathique et fort conviviale…
Luc toujours aussi enthousiaste !
Visiblement, les combattants présents ont eu grand plaisir à participer aux différentes rencontres, heureux de se mesurer à des adversaires partageant la même passion, mais aussi le même petit… grain de folie ! Ce grain (pas si petit que cela), c’est Luc JANES (A.S.P.T.T. Strasbourg), responsable régional du jujitsu, qui l’a directement transposé sur le tapis. Vétéran, voir même plus que ça, il n’a pas hésité une seule seconde à mettre les gants pour participer aux débats, démontrant par la même occasion que sa flamme pour le jujitsu demeure intacte, et ce malgré les années… Ses adversaires du jour se souviendront de ses uppercuts et puissants mae-géri, qui en ont fait vacillé plus d’un ! Pas suffisant toutefois pour espérer l’emporter, face à la jeune génération, pleine de fougue et de talent. « Le jujitsu est une grande passion, c’est vrai ! » reconnaît l’intéressé, un peu essoufflé à l’issue de ses combats. « Lorsque l’on me demande de monter sur le tapis, j’y vais ! Maintenant, il y a tout de même un peu d’appréhension, je n’ai plus vingt ans (il lui arrive parfois de le reconnaître). Mais je cherche surtout à me faire plaisir, et à partager cela avec les autres ! ».
Benoit, vainqueur en ne-waza et en combat…
Les autres justement, ils sont souvent bien plus jeunes, à l’image de Benoit MEYER, junior 3ème année. Formé au club de Rhodia Chalampé, sous la houlette de Harry HERBAUT (6ème dan), le combattant a montré toute l’étendue de son talent, remportant aussi bien la compétition en ne-waza que celle en expression combat. Complet techniquement, et très vif dans l’action, il n’a eu aucun mal a atteindre son but. « Je voulais gagner ici, et je suis très content ! », explique Benoit. « Je suis venu avec un bon état d’esprit, mais je ne souhaitais pas perdre. C’est vrai que je suis plus jeune, au niveau de la condition physique, ça joue, d’autant plus que je fais pas mal de cardio ». Pratiquant de judo/jujitsu, il s’entraîne également en boxe française, histoire d’enrichir sa palette technique. « Pour l’emporter sur ce type de rencontre, il faut être le plus complet possible. Lorsque l’on a une faiblesse, il faut savoir compenser, et enchaîner vite. Ceci est vrai aussi pour le ne-waza ». Au sol, il se montrera tout aussi redoutable. Sa force justement, le judo. « J’aime bien amener mon adversaire au sol sur une projection, cela me permet de mieux le contrôler par après. Là aussi il faut agir très vite… ». Son objectif, les France jujitsu. « On verra par la suite si ça aboutit. En tout cas, je vais essayer d’aller le plus loin possible… ». « Benoit représente la relève ! », confie Luc. « Il fait preuve d’une belle motivation. C’est un combattant d’un excellent niveau. Ce serait bien de pouvoir l’accompagner au niveau national, pour des stages ou des tournois, afin qu’il s’aguerrisse. Il a du potentiel en tout cas ». Affaire à suivre…
Benoit pratique également la boxe française, et ça se voit !
Autre talent, un peu moins jeune mais tout aussi redoutable, Olivier FAUCHART, également de Rhodia Chalampé. Le gaillard, robuste, s’impose facilement en ne-waza, non sans avoir dû s’employer parfois, face à une opposition solide. « Cette victoire est le fruit d’un long travail », précise le combattant. « Cela fait quelques années que je pratique du pancrace (sport de combat grec), du combat complet et de la boxe-thaï. J’ai quelques faiblesses en judo, donc je m’entraîne en lutte aussi, pour être le plus complet possible. Ma force justement, c’est le travail au sol. Je pratique aussi le jujitsu brésilien, cela me donne des facilités sur certaines séquences ou sur des contrôles. Ce que j’aime, c’est de prendre du plaisir dans ces différentes disciplines, et de faire le nécessaire pour progresser encore ». Son objectif, « continuer aussi loin que je le peux ! ».
Le jujitsu brésilien, un atout pour Olivier en complément du judo…
Côté féminin, il n’y avait pas foule. Dommage. Seule téméraire de la région, Isabelle LUDMANN. « Je viens surtout ici pour me faire plaisir ! », admet la combattante qui, la veille, participait à Bouxwiller au ¼ de finale senior. Un peu courbaturée, elle n’a toutefois pas hésité à mettre son kimono pour s’engager sur la compétition en ne-waza, face à des… hommes ! « Cela permet de voir du monde que l’on ne rencontre pas forcément d’habitude, sur les compétitions de judo par exemple », précise l’intéressée, issue du club local. « Ce qui me plait en ne-waza, c’est la liberté au niveau technique. On a plus de choix, moins de contraintes. Le judo est un peu verrouillé, ici non. En plus, on peut y aller sans avoir peur, les risques sont minimes. Il faut y aller pour prendre du plaisir, s’amuser surtout. Ce serait bien que d’autres filles viennent. Plus on sera nombreuses, et mieux se sera. Même si on est adversaires un temps, on s’échauffe ensemble et après les combats, on va boire un coup. C’est sympa et convivial ! ».
Isabelle n’a pas hésité à se mesurer à la concurrence masculine…
« Point positif, nous avons des arbitres qui tiennent la route ! », livre Harry HERBAUT, coordonateur de la manifestation. Sur le tapis en effet, pour encadrer les rencontres et apprécier à leur juste valeur les points marqués, des juges compétents, qui connaissent leur sujet. Mustapha MESBAH, Fabrice LOCHET, Pascal DUFFNER, Bernard BURGUNDER, mais aussi à la table, Harry HERBAUT Jr, et Didier LUTZ, se montreront particulièrement efficace, dans un exercice somme toute guère évident. « Nous n’avons pas eu de soucis particulier, et au niveau de l’arbitrage, nous étions cohérents dans nos décisions », analyse Bernard, à l’issue des rencontres. « C’est un travail d’équipe, on échange, on discute, et tout s’est très bien passé. Certains combattants ne connaissent pas toutes les règles, il ne faut pas hésiter à les expliquer. Notre soucis avant tout, c’est la sécurité, et l’intégrité des combattants ». Juge au niveau national, il sillonne la France pour des championnats ou des tournois « C’est très enrichissant. Côtoyer les autres permet, d’échanger, de voir ce qui se passe, et de rester à la pointe. Les combats que l’on juge, on les vit. Ce vécu, on peut le partager par après, en tant que pratiquant, mais également en tant qu’enseignant. Ce qu’on recherche, c’est l’efficacité. A tous les niveaux. En ce sens, c’est vraiment intéressant… ».
Des combats très techniques dans l’ensemble…
Quoi qu’il en soit, cette édition 2016 était plaisante et fort sympathique. Seul regret, la participation. « Aujourd’hui, la quantité nous a fait défaut », conclue Luc JANES. « Plusieurs explications sont plausibles. A commencer par la multiplication des évènements à la même date. Il nous faudra réfléchir là-dessus à l’avenir, car cela m’inquiète un peu. En revanche, on a eu de la qualité. Je suis surtout très content de l’état d’esprit de cette compétition. On a des gens de valeur, j’en suis ravi ! ».
Du sport, de l’action, et un degré de technicité très satisfaisant, le tout dans la bonne humeur et une ambiance très cordiale. Bravo aux combattants pour leurs résultats, et aux juges pour leur prestation. Un grand merci, aussi, au club de Marckolsheim pour son accueil, toujours aussi chaleureux !
Ci-dessous les résultats :
COMBAT – de 85 kg :
1. Benoit MEYER (Rhodia Chalampé
2. Luc JANES (A.S.P.T.T. Strasbourg)
3. Frédéric BOUCHET (Marckolsheim)
NE-WAZA :
Féminines
1. Isabelle LUDMANN (Marckolsheim)
– de 77 kg
1. Benoit MEYER (Rhodia Chalampé)
2. Loïc JAECK (Ecole de Combat de Thann
– de 100 kg
1. Olivier FAUCHART (Rhodia Chalampé)
2. Stiv MARKOVIC (Marckolsheim)
3. Frédéric BOUCHET (Marckolsheim)