De l’enthousiasme et du talent…

205 benjamin(e)s (99 filles et 106 garçons) avaient RDV ce samedi 3 juin 2017 au Dojo de la Noue à Saint-Dizier (52) pour y disputer le critérium régional, ultime échelon de la catégorie. Sur le tapis, de l’enthousiasme et du talent pour une génération plutôt douée, qui a livré de belles empoignades toute la journée durant, dans une ambiance étouffante…

Une salle accueillante à Saint-Dizier…

La salle de judo transformée en sauna par la chaleur des jours précédents a certes alimenté quelques débats en coulisse et dans les gradins, sans pour autant perturber le fonctionnement de la manifestation. Cette dernière, parfaitement bien orchestrée, a permis aux jeunes judokas de s’exprimer pleinement, et de confirmer, pour nombre d’entre eux, leur formidable potentiel. « L’organisation sur quatre vagues permet de contenir le flux et c’est vraiment appréciable », constate le conseiller technique du Grand Est, Sébastien GIRARDEY. « Surtout, je tiens à souligner l’engouement des clubs sur ce critérium régional. Dans cette catégorie d’âge, on privilégie généralement l’éducation et l’apprentissage de la compétition. Mais on voit bien que ce critérium représente quelque chose pour les jeunes, et ils se prennent au jeu. Dans chaque catégorie de poids, ils sont dans les douze meilleurs du Grand Est (quatre par bassin), et ils se battent vraiment pour accéder au podium… ».

En début de matinée, les filles ouvraient le bal, offrant un judo varié et une détermination à toute épreuve. L’occasion pour le club organisateur de placer deux de ses sociétaires sur la plus haute marche du podium. Elly MORGENTHALER en – de 36 kg s’impose avec autorité, remportant ses cinq rencontres par ippon. Sofia OUALI rafle également la mise en – de 52 kg, non sans avoir dû s’employer en demie et en finale face à de solides concurrentes. « Gagner chez soi, ça fait du bien ! », indique cette dernière, tout sourire à sa descente de podium. « Surtout, autour du tapis et dans les gradins, j’avais des copines et des copains du club, c’est encourageant, et ça donne encore plus envie ! L’an dernier, j’étais déjà qualifiée sur le Grand Est, mais je n’avais rien fait. Donc là, j’étais très motivée pour faire un podium, et j’ai réussi ! ». Dans la même catégorie, Lamia GHANNOU se classe troisième, tout comme Dahiba LEFKOUN en – de 63 kg.

Le podium des -de 52 kg : Sofia OUALI en or et Lamia GHANNOU en bronze…

Une belle réussite pour le club Champenois, qui, de longue date, a fait de la formation sa priorité. « Nous avons mis en place il y a douze ans une « école technique » pour les plus jeunes », confie Francis CLERGET, l’un des techniciens du club, 7ème dan. « Dès la catégorie des poussin(e)s, élèves et parents s’engagent pour quatre ans à faire trois séances de judo par semaine (dont le lundi, séance spécifique ne-waza). De plus, ils bénéficient d’un suivi scolaire le mercredi (dirigé par Mme CLERGET, enseignante), afin qu’ils puissent faire leurs devoirs de manière à anticiper et n’avoir pas de surcharge scolaire les week-ends de compétitions. Ce sont des jeunes programmés pour rentrer en structures, donc automatiquement, ce travail porte ces fruits. Il y a une dynamique qui s’installe, on les met dans une voie sportive par laquelle sont déjà passés Mélanie CLEMENT, Caroline PESCHAUD, les frères CLERGET entre autres … ».

Ninon LASSALE déterminée en finale des + de 63 kg…

Dans les sept autres catégories, quatre seront remportées par des filles du bassin Alsacien, Nesibe Sena COSKUN (A.M. Schweighouse sur Moder – 67) en – de 40 kg, Shanone BUTSCHER (Wettolsheim – 68) en – de 48 kg, Mathilde BOYARD (Reichhoffen – 67) en – de 57 kg et Ninon LASSALE (Quatzenheim – 67) en + de 63 kg. Cette dernière, en bronze l’an passé, avait à cœur de faire mieux. Elle s’y emploie avec volonté, remportant assez facilement ses rencontres. La finale face à Sarah KORICHI (Thionville), batailleuse, sera plus accrochée. Mais l’Alsacienne, solide et plus combative, fera pénaliser son adversaire par deux fois. Elle remporte une belle victoire, quelque peu attendue. « C’était un objectif pour moi ! », indique la jeune fille, radieuse à sa sortie de tapis. « J’ai fait une belle saison. L’an passé, j’avais été déçue de ne pas avoir gagné (3ème en 2016). Cette année, à Altkirch (tournoi du 22 avril), je me suis pris un waza-ari. Là, je ne voulais pas que cela arrive, je me suis remise en question pour éviter pareil incident. Et cette victoire est une grande fierté pour moi, car j’ai bien progressé par rapport à l’an dernier. Surtout j’espère faire de même chez les minimes par après ! ». Déjà championne du Bas-Rhin, mais aussi du bassin Alsacien, ce titre régional s’inscrit dans une logique. « Ce n’est pas une surprise de la voir là », précise Jérôme LASSALE, son père, également entraineur du club. « Elle a bossé pour, et elle avait vachement envie de gagner. Le père est derrière, l’envie est là, et elle se donne toujours à fond. C’est une jeune qui est bien dans sa tête, et qui a envie de réussir. Elle ne veut pas se décevoir, ni me décevoir inconsciemment. Elle s’était fixée comme objectif de l’emporter cette année, et s’est donnée les moyens. Ce travail a payé aujourd’hui, et elle réalise une belle finale tactique, restant très concentrée sur son kumi kata face à une adversaire vraiment forte. Je suis très content pour elle ! ».

Sont également championnes du Grand Est : Charlotte BENA (Mirecourt – 88) en – de 32 kg, Naomi CABARET (Olympique Troyes – 10) en – de 44 kg et Phyllis BERTIN (Amnéville – 57) en – de 63 kg.

Mélanie CLEMENT à l’honneur, entourée de Jean-Louis DUVERGEY et de Francis CLERGET…

Entre la compétition des filles et celle des garçons, l’occasion était trop belle pour le club local de présenter aux enfants et au public l’une de ses internationales, Mélanie CLEMENT, de passage inévitablement. Et c’est avec un large sourire que la double championne de France et toute récente championne d’Europe par équipes a remis quelques médailles à des benjamines quelque peu admiratives, tout en se prêtant au jeu des autographes. « Je trouve important de venir voir ces jeunes ! », estime l’athlète de haut-niveau, non sans un certain sens du devoir. « Pour leur montrer déjà que l’on a commencé comme eux, et que les échelons se gravissent petit à petit avec la motivation. On ne nait pas forcément « champion », ça n’arrive pas comme ça. C’est intéressant pour moi aussi de venir voir comment ces jeunes-là fonctionnent, comment ils sont sur le tapis. A l’époque, c’était impressionnant pour moi de voir des internationaux. Donc si je peux rendre ce que je souhaitais voir lorsque j’étais petite, je le fais vraiment volontiers… ». Une belle opportunité pour elle aussi de voir cette belle génération à l’œuvre. « Ça fait vraiment plaisir, la relève est là ! On voit des enfants super motivés, les parents sont présents. Je trouve cela bien pour ces jeunes d’être soutenus par leurs parents. Je ne peux que les encourager à continuer, et garder cette envie jusqu’au bout ! ».

Benjamin ETTERLEN-TASSOT intraitable en finale des – de 30 kg…

L’après-midi, elle, était consacrée aux garçons. L’occasion pour certains de confirmer leurs prestations de l’an passé ou, pour d’autres, de percer à cet échelon suprême. C’est le cas de Benjamin ETTERLEN-TASSOT (Masevaux – 68), vainqueur surprise en – de 30 kg. Ce dernier, ultra combatif, a fait preuve d’une redoutable détermination sur l’ensemble des rencontres. Une attitude payante, surtout en finale face au local Simon KLEIN (Sporting Marnaval). Le combat, très accroché entre deux judokas au tempérament batailleur, tournera à l’avantage de l’Alsacien, un brin plus opportuniste. A la clef, un tout premier titre régional. « Ça fait bizarre de gagner aujourd’hui ! », reconnait ce benjamin première année, taillé au format « pocket ». « Car hier, j’étais vraiment très stressé. C’est quand même le Grand Est, et la pression est énorme. Heureusement, mon coach était là, et j’ai suivi ce qu’il m’a dit. J’ai aussi eu beaucoup de chance sur cette compétition. Surtout, j’ai bien pu placer mes techniques. Mes adversaires étaient un peu handicapés par rapport à moi, car ils sont plus grands ! En tout cas, je suis content et très fier de cette médaille d’or ! ». « Sa force justement, c’est qu’il n’a aucune limite ! », explique son entraîneur Jérôme LAURENCOT. « Il a dominé tous les aspects de ses rencontres, tout en étant expéditif, c’est vraiment parfait. Après, c’est un gros bosseur, il ne s’interdit aucun mouvement, et il se met souvent dans le rouge. Il n’y a pas de progressivité dans ses combats, c’est à fond du début à la fin. Il ne laisse aucune chance à son adversaire de mettre en place une quelconque tactique… ».

Daud KHAMZATOV règne en maître dans la catégorie des – de 38 kg…

Dans un autre registre, c’est un judoka expérimenté déjà qui remporte la mise en – de 38 kg. Champion en titre, Daud KHAMZATOV (Neuves Maisons – 54) avait à cœur de bien faire en réitérant sa performance. Six rencontres et tout autant de victoires par ippon, et une présence sur le tapis d’environs deux minutes au total. Expéditif à chaque fois. La finale face à Gwenegan MONTREUIL (Reims) se joue en quelques secondes, une amenée au sol et conclusion en immobilisation. « Cette victoire, je la voulais », indique le jeune, également champion de Meurthe et Moselle et du bassin Lorrain. « Lorsque je suis arrivé sur cette compétition, je stressais un peu. Mais en poule, ça allait mieux, et j’ai pu faire mon judo. Ma grande qualité, c’est ma vitesse. C’est ce qui m’a permis de gagner aujourd’hui ». Et de préciser, « cette victoire me fait très plaisir, je savais que je pouvais y arriver. L’an dernier, même si j’ai gagné, c’était plus compliqué, car il y avait des plus grands et plus forts que moi. Cette année c’était plus facile, l’expérience aide… ». Cette facilité, son entraîneur Yohann HARMAND l’explique. « Daud est né en France, et il est français. Mais comme tous les gens d’origine caucasienne, c’est une force de la nature. On n’a pas besoin de le faire travailler beaucoup « physiquement », il a une force « brute » naturelle. C’est génétique probablement (concentration de fibres « rapides » plus importante que les européens). En famille, il y a aussi une vraie culture du combat (le papa est un ancien international russe de lutte). Et il aime ça, c’est un redoutable bosseur, on peut lui mettre des charges de travail monumentales. On retrouve cela également dans sa vie scolaire, en classe, ça travaille. Il y a une volonté d’engagement et d’intégration énorme. C’est un gamin « programmé » pour entrer dans les structures, et tendre vers l’excellence… ».

Bien d’autres judokas seront éblouissants lors de ce critérium, tant par leur attitude que leur combativité, certains ne lâchant rien, déterminés dans leur quête de victoire, dans un bel état d’esprit. Remportent également le titre de champion du Grand Est : William AURET (A.C.S. Peugeot-Citroën Mulhouse – 68) en – de 34 kg, Lelio MILLARDET (Ludres – 54) en – de 42 kg, Mohamed BOUNOUADAR (A.M. Colmar – 68) en – de 46 kg, Thayron DETTLING (Saverne – 67) en – de 50 kg, Axel MOUTRILLE (Verny – 57) en – de 55 kg, Baptiste BERRARD (J.C. Jasseines – 10) en – de 60 kg, Noam DAUTELLE (J.C. Sud-Ouest Marnais – 51) en – de 66 kg et Kenny Noël KABONGO (Saint-Louis – 68) en + de 66 kg. A noter également pour le club organisateur, outre la très belle médaille d’argent de Simon KLEIN en – de 30 kg, la belle médaille de bronze de Timon MARTINOT en – de 46 kg. Ahmed OUALI termine quant à lui 7ème en – de 34 kg.

Sur ce critérium régional, se déroulait simultanément la Coupe du Grand Est du « jeune arbitre minime ». Sélectionnés lors des phases départementales puis sur les trois bassins, les tous meilleurs jeunes arbitres s’affrontaient pour la suprématie à l’échelle de la grande région. Et c’est le Lorrain Lucas MICHANOL (Dojo Montignien – 57) qui se montre le plus efficace, tant dans sa gestuelle, son positionnement, que dans son approche technique. « Remporter la coupe du jeune arbitre c’est déjà un grand pas vers l’avenir ! », reconnait le jeune garçon, radieux avec sa belle coupe dans les mains. « Pour prendre ensuite le relais des anciens arbitres. J’aime être « maître » du tapis, c’est ça qui me plait. Arbitrer les plus jeunes est sympa, mais je suis habitué aussi à arbitrer d’autres catégories. Et gagner ce titre ici me fait très plaisir ! ».

2. Pierre-Arnaud ALVES (Blainville Damelevières – 54) 1. Lucas MICHANOL (Dojo Montignien – 57)  3. Tom HECHT (Neuves Maisons – 54) 4. Lenny ANDRES (Saverne – 67)

« Cette année, les jeunes arbitres ont un niveau exceptionnel ! », constate Grégory GUNTZ, responsable des jeunes arbitres du Bas-Rhin. « A leur âge, avoir un tel niveau d’expérience est impressionnant. Ils sont toujours attentifs et prêts à évoluer… ». Et d’indiquer, « les évaluations se sont faites en deux parties, pour tout le monde d’abord, puis pour les quatre qui sortaient du lot. Sur ces quatre-là, ça se joue dans un mouchoir de poche. L’attitude, la chaleur, un peu de fatigue, ce sont des critères qui font que la balance penche d’un côté ou de l’autre. Ensuite, il faut également signaler que Lucas, avec sa belle prestation, va automatiquement valider son titre d’arbitre régional F2. C’est aussi une autre belle récompense derrière… ». « Cette promotion 2017 est d’un très bon niveau ! », complète Aurélien BRANDENBURGER, responsable des jeunes arbitres du Grand Est. « Il y a vraiment de l’avenir sur ces jeunes. Aujourd’hui, on a un quatuor qui s’est détaché, mais il faut bien effectuer un classement… Tous ont réalisé de très belles prestations, même s’il reste des petites choses à corriger. En tout cas, ils ont tenu leur rang sur la journée, ils ont officié consciencieusement et bien écouté les conseils qu’on leur a donné. C’est une belle année sur les minimes en tout cas ! ».

Voici le classement final de cette coupe régionale du « jeune arbitre minime » : 1. Lucas MICHANOL (Dojo Montignien – 57) 2. Pierre-Arnaud ALVES (Blainville Damelevières – 54) 3. Tom HECHT (Neuves Maisons – 54) 4. Lenny ANDRES (Saverne – 67) 5. Paul VARIOT (Sporting Marnavazl – 54) 6. Naël TADJDET (A.J. 54) 6. Tom PRIETO (Brumath – 67) 6. Thibault DELAHAYE (Gondreville – 54) 6. Baptiste AUBEL (Altkirch – 68) 6. Kassandra QUEDEC (Sporting Marnaval – 52) et Clémence RICAULT (Charleville Mézières – 08).

Au final, une compétition plaisante et réussie pour Francis CLERGET, qui, micro en main une belle partie de la journée, a pris grand plaisir à voir évoluer les jeunes. « C’est important d’organiser une compétition de ce niveau-là chez nous à Saint-Dizier ! », souligne le technicien Champenois. « Nous sommes habitués à accueillir des jeunes chez nous. Tous les ans, nous organisons notre tournoi annuel qui rassemble la masse, soit quelques 300/400 judokas. Mais là, c’est la première fois que l’on organise un championnat de ce niveau-là dans notre structure. C’est une « vraie » compétition, et on l’a bien vu sur les combats, l’engagement est différent, et souvent les rencontres sont serrées. Lors du tournoi, les différences de niveau sont réelles, c’est un repère sportif très important. Pour les nôtres aujourd’hui, ce championnat est intéressant, ils combattent chez eux, ça crée une émulation. C’est un peu la compétition « référence », un petit championnat de France… ». « On a eu une très belle journée ! », conclut Jean-Louis DUVERGEY, président de la Ligue Grand Est de Judo. « Avec très peu d’absents, juste un ou deux, ce qui démontre l’engouement de ces jeunes qui ont été qualifiés dans chaque bassin, accompagnés par leur entraîneur et leurs parents. Une journée placée d’un côté sur la compétition et la sportivité, mais aussi sur le côté convivial. Ici, le principe n’est pas de détecter les jeunes, mais plutôt de faire de ce dernier échelon de leur championnat un tremplin idéal pour préparer leur arrivée dans la catégorie au-dessus. Nombre d’entre eux vont, au 1er janvier, passer « minimes », et cela va leur permettre de continuer dans cette voie sportive. Ici, on a déjà des jeunes qui ont un très bon contrôle du judo, c’est de bon augure pour la suite ». Et d’espérer, « certains vont postuler en Pôle. Derrière, ce serait bien de les voir plus tard sur les podiums nationaux en minimes puis en cadet(te)s… ».

Un grand bravo aux compétiteurs et aux jeunes arbitres pour leurs belles prestations. Et avec ce que nos benjamin(e)s ont montré sur cette journée, on peut légitimement se projeter de façon positive dans le futur. Une belle preuve, une fois de plus, du formidable travail réalisé au sein des clubs, des plus petits aux plus grands. Une bien belle dynamique, qui se doit de s’accentuer encore dans les années à venir…

Un grand merci en tout cas au Sporting Marnaval et à son président, Bernard BOUVRET, pour leur accueil, ainsi qu’à l’ensemble des bénévoles du club pour leur remarquable efficacité !

Ci-contre les résultats complets : Critérium du Grand Est Benjamin(e)s

Les officiels et le corps arbitral de ce critérium…