La première de l’ère « Grand Est »…
C’était une première sur le sol alsacien ce vendredi soir 27 janvier, la toute nouvelle mouture de la cérémonie des vœux du judo. Si les anciennes ligues ont fait leurs adieux le 25 juin dernier, ce Kagami Biraki, version « Grand Est » 2017, s’inscrit malgré tout dans une certaine continuité, même si nombre d’acteurs de cette tradition ont, depuis, changé d’étiquettes…
Un grand moment de partage et de convivialité pour le judo alsacien…
Grande région ou pas, difficile d’y voir une quelconque différence avec les années passées. Sur le tatami du magnifique dojo de Furdenheim (67), ils étaient plus de 80 pratiquants, de tous âges, venus quatre coins de l’Alsace, à se retrouver pour partager cet événement très particulier, dans une ambiance sereine, emplie de fraternité.
En maître de cérémonie, François BLUEM, ancien président de Ligue, délégué par la responsable du Grand Est Joëlle LECHLEITER, assisté des responsables des Ceintures Noires Francis MENGUS et des distinctions Umberto DE CRIGNIS. Une bien belle assemblée, qui s’est déroulée en présence des haut-gradés (William BEHAGUE – 6ème dan, Nicolas BOUDJELIDA – 6ème dan, Bruno DESCHAMPS – 6ème dan, Umberto DE CRIGNIS – 6ème dan, Harry HERBAUT – 6ème dan, Bernard MESSNER – 7ème dan et Jean-Paul WALTHER – 6ème dan), de nombreuses personnalités, dont Sébastien GIRARDEY, conseiller technique du Grand Est, les deux présidents des comités départementaux, Jean-Max TYBURN (67) et Jean-Luc CARDOSO (68), mais aussi du Maire de Quatzenheim, Sylvain WASERMAN, pas peu fier d’accueillir le judo alsacien dans ce magnifique complexe sportif flambant neuf.
Ancien président de département, mais aussi de Ligue, François BLUEM a apprécié de diriger cette belle soirée !
Après le salut, et l’observation d’une minute de silence en mémoire aux judokas disparus l’année écoulée, Francis MENGUS a rappelé à l’auditoire les principes du Kagami Biraki, insistant sur le fondement social de ce rassemblement, permettant d’entretenir les liens entre judokas mais aussi un état d’esprit commun. François BLUEM a ensuite présenté ses vœux. Un exercice qu’il apprécie particulièrement. « C’est avec grand plaisir que je le fais ! », reconnaît ce dernier, tout sourire. « J’aime cela, présider cette soirée également, même si j’ai le trac à chaque fois… ». Et de confier, « la Grande Région est ce qu’elle est, mais cette cérémonie se déroulera toujours de la sorte, par bassin, comme cela se faisait précédemment. En Alsace, nous souhaitons maintenir cette manifestation à l’échelle inter-départementale. C’est un consensus, même si cela engendre des déplacements pour les haut-rhinois et les bas-rhinois. Je pense qu’il est important de promouvoir cette formule. Nous avons la chance aussi d’avoir de belles salles pour nous accueillir, et disposons de deux comités départementaux qui savent faire en la matière ».
Ernest HAMM : « J’en avais envie depuis très longtemps ! «
L’an passé, le club du Val d’Argent (Sainte-Marie-aux-Mines – 68) s’était fait fort d’assurer le dernier Kagami Biraki de la Ligue d’Alsace de Judo. Cette année, l’hôte se devait d’être bas-rhinois (67). « J’en avais envie depuis très longtemps ! », révèle Ernest HAMM, le président du club de Quatzenheim, pas peu fier entouré de tout ce beau monde. « J’ai toujours été reçu dans les autres clubs, qui avaient eux la capacité d’accueillir cette cérémonie. Là, avec notre nouvelle salle, j’ai sauté sur l’occasion. Je peux enfin recevoir décemment nos ceintures noires et nos personnalités ». Et de préciser, « le Judo-Club de Quatzenheim existe depuis 50 ans, et nous disposons de notre nouvelle structure que depuis peu (novembre 2015). La dynamique s’est accélérée, avec de nouveaux cours (taï-chi, taïso, sport chanbara). Avant nous tournions avec près de 220 licenciés dans une salle de 80 m2. Maintenant, nous avons quelques 320 licenciés, et ce n’est pas terminé. Les gens qui arrivent ici s’y plaisent, voient qu’il y a une certaine ambiance familiale, et c’est très important. Nous disposons d’infrastructures modernes, avec salles de sports, cuisine, salle de restauration, canapés, fauteuils… On est vraiment à l’aise chez nous ! ».
Et ce n’est certainement pas l’auditoire de ce soir, fin connaisseur, qui dira le contraire. Outre une salle spacieuse, le déroulé de cette manifestation se voulait intense et riche, offrant un spectacle de grande qualité, avec de superbes démonstrations. Les prestations techniques se sont succédées, suscitant souvent, par la qualité de leur exécution, l’admiration et l’enthousiasme des observateurs. Ont été présentés le Nage-No-Kata, mais aussi le Koshiki-No-Kata.
Parmi les démonstrations également, une superbe séquence de chanbara. La discipline, encore peu connue, connait un essor certain, répondant à un réel besoin contemporain. « Au Japon, le kendo perdait ses licenciés, car la pratique est très coûteuse (équipement) », explique Raphaël PERRUZZA, instructeur jujitsu et chanbara. « Certains senseï ont pris en compte ce phénomène, et réfléchi à la manière de garder leurs pratiquants, tout en maintenant l’esprit « guerrier ». Le chanbara est né dans cette logique, ne conservant que le casque et les gants pour se protéger. Tout le reste est très simple, tee-shirt à manches longues, kimono ultra fin, et des armes en mousse comportant une partie rigide et une partie souple ».
Le chanbara, discipline en plein essor…
Sur le tapis, ces samouraïs des temps modernes s’en donnent à cœur joie, dans une sorte de ballet codifié, rythmé aux sons des frappes et des kiaï. « L’idée est de réaliser des « coupes », et non pas des touches. En cela, l’arbitrage est assez complexe, car il faut être capable de déterminer la « coupe » avec implication corporelle et émotionnelle ! Il faut qu’il y ait l’envie de « trancher » l’autre pour donner le ippon ». Et de compléter, « c’est une activité hyper ludique, dans la mesure où on peut le pratiquer avec des enfants. Nous avons même des cours de « baby-chanbara », qui marchent du tonnerre, car ils s’amusent comme des petits fous, et ça leur donne envie de continuer. Pour les pratiquants plus « anciens », l’aspect cardio est loin d’être négligeable. Cette activité ne comporte pas de chutes, et est parfaitement adaptée à tous les âges ! C’est du plaisir total ! ».
Une activité ludique, certes, mais la concentration reste de mise…
Toute la soirée durant, de nombreuses séquences de remises de distinctions ont ponctué les différentes démonstrations. L’occasion de mettre à l’honneur des judokas méritants, très fortement impliqués dans leurs clubs ou à divers échelons fédéraux. Ont été récompensés : Richard BLUM (Dorlisheim), Stéphane STOLL (Hoenheim), Claude PAFFENHOFF (Molsheim) et Saïd CHEBAB (Vosges du Nord) – diplômes de 5ème dan, Marcel BRUXELLE-FEYLER (Mifune Richwiller) – médaille de bronze fédérale (dirigeant), Isabelle GEIGER (Kano Huningue) – palmes de bronze (enseignement), Cyril CERTELET (Haguenau), Chaïm POLAT (Haguenau) – Médaille de bronze Ligue, Michèle HAMM (Quatzernheim) – Médaille d’Or de Ligue. Ont reçu le diplôme du mérite des compagnons des Ceintures Noires : Joseph ALLBALLADEJO (Brumath), Guy SAUBOIS (Kano-Huningue), Jean-Max TYBURN (Wissembourg) – bronze, François BLUEM (Vendenheim), Jean-Claude BOUCHOUCHA (Haguenau), Francis MENGUS (Haguenau) – argent, et Ernest HAMM (Quatzenheim) – vermeil. Jean-Joseph BRUCKERT (Soultz Saint-Maurice) s’est vu remettre le pin’s de la médaille d’or de Jeunesse et Sports.
Nathalie SCHULER, heureuse récipiendaire du trophée SHIN, en compagnie de son « guide » de toujours, Marcel ANTZ
Le trophée Shin a été attribué cette année à Nathalie SCHULER (Espérance 1893 Mulhouse). Investie depuis longtemps dans son club (administratif et enseignement pour les tout-petits), elle officie également de longue date au comité du Haut-Rhin de Judo (arbitrage, gestion des compétitions, secrétariat). « Je ne m’y attendais absolument pas ! », reconnait-elle. « C‘est une grande surprise ! Surtout au regard de ce que cela représente… ». Elle qui, à l’image d’ailleurs des dirigeants de son club mulhousien, ne s’est jamais réellement prise au sérieux, semblait toutefois émue. « Je suis très honorée, bien sûr, de recevoir pareille distinction. J’en suis très fière. Mais il n’y a pas de mots pour dire vraiment ce que je ressens… ». Nathalie, qui s’investit sans compter depuis de nombreuses années, a conscience, avec cette distinction, de la valeur d’exemple qu’elle véhicule. « Mon fils (Kévin) et très fier de moi ! Ce serait bien aussi que nos jeunes, du club ou d’ailleurs, en prennent de la graine, en s’investissant eux-aussi, et pas uniquement dans la compétition. L’arbitrage, l’administratif, il y a plein d’opportunités pour donner, apporter quelque chose, mais aussi se réaliser ». Son moteur ? « Je ne sais pas vraiment. En fait, cela m’a toujours plu. Je dis toujours que tant que cela me plait, je continue. Le jour ou je n’ai plus envie, j’arrêterai, et passerai à autre chose. Je ne veux pas m’engager sous la contrainte. Il est vrai aussi que l’on ne s’investit jamais seul. Mon moteur, finalement, est, et a toujours été, Marcel (ANTZ). C’est lui qui m’a entraîné dans cette aventure « judo », depuis mes débuts (en club, Kingersheim puis Espérance 1893 Mulhouse, puis au niveau arbitrage, et enfin administratif). Sans lui, je ne serais rien ». Pour l’heure, elle se consacre pleinement à ses multiples activités, avec un enthousiasme communicatif. « J’enseigne encore auprès des tout-petits au club, et là, je me suis réengagée au niveau départemental (secrétaire générale). On verra bien par la suite. Tant que je me fais plaisir, aucune raison de s’arrêter ! ».
Avec cette distinction, elle succède ainsi à un autre haut-rhinois, Jean-Luc CARDOSO, devenu depuis dirigeant de l’instance départementale. « Un trophée pour une fille, c’est bien, c’est l’alternance ! », analyse le récipiendaire 2016. « Ce trophée est la reconnaissance d’un engagement, d’un état d’esprit. Nathalie est une assez bonne image de tout ça. Son implication à tous les niveaux, enseignement, encadrement de compétition, administratif, arbitrage, est exemplaire. Elle répond présente sur bien des tableaux, et ce trophée est une belle récompense, justifiée et méritée. Je suis fier pour elle ! ».
Les haut-gradés, 5ème, 6ème et 7ème dan
Cette belle soirée s’est clôturée par les traditionnelles photos de groupe, puis le pot de l’amitié, dans la bonne humeur et une ambiance fort chaleureuse. « Cette cérémonie s’est très bien passée, les gens ont grandement apprécié ! », conclut François BLUEM. « On a eu une belle communion, et les gens qui sont venus là sont vraiment motivés. Ils ne viennent pas seulement en raison des récompenses, mais avant tout pour célébrer le judo ! ».
Un grand bravo à l’ensemble des judokas distingués, mais aussi au club de Quatzenheim, à son président Ernest HAMM et à toute son équipe, pour leur accueil et l’organisation de ce bel évènement. RDV l’an prochain, dans le Haut-Rhin cette fois, probablement à Rixheim…
La photo « souvenir » de cette édition 2017