Cette saison 2020/2021, c’est la quatrième fois que l’équipe de France paralympique de judo pose ses valises au CREPS de Strasbourg pour effectuer des stages de préparation olympique. Cette semaine de 15 au 19 février 2021, l’occasion était trop belle pour Youssef EL HIRECH, Nathan PETIT, Raphaël OUREDNIK et Hélios KATCHOUMANAYA, non seulement d’être au contact des jeunes du pôle Espoirs, pôle France et Centre Universitaire, mais aussi de rencontrer quatre membres de l’équipe de France masculine (Luka MKHEIDZE, Romaric BOUDA, Alpha DJALO et Cyrille MARET), également en préparation pour leurs prochaines échéances internationales. Une belle opportunité, subsidiairement, de recueillir les impressions de leur entraineur Cyril PAGES

Cyril PAGES, l’entraineur de l’Equipe de France paralympique, apprécie l’accueil réservé à son groupe à Strasbourg. Il s’est gentiment prêté au jeu de l’interview…

En venant à Strasbourg sur ce type de stage, que venez-vous chercher précisément ? Quels sont vos objectifs ?

C.P. : Dans un premier temps, nous étions surtout à la recherche d’une structure d’entrainement en mesure de nous accueillir. Dans la situation actuelle, cela devient difficile, les clubs étant fermés. Donc ici, ce cadre nous convient parfaitement, on y trouve de la qualité et de l’engagement, avec d’excellents compétiteurs, ainsi qu’une ambiance de travail qui me semble très bonne et bénéfique avec un encadrement coopérant, bienveillant. Les jeunes du Pôle se sont aisément associés à ce projet, bien que la cohabitation valides/handicapés ne soit pas toujours évidente, car nous avons aussi des aveugles dans le groupe. Ici cependant, on n’a même pas le souci de devoir nous occuper de nos athlètes, la structure d’accueil s’en charge admirablement bien, et tout se passe dans les meilleures conditions. Nos organisations de travail sont désormais bien rodées. Nous avons surtout la chance d’avoir un pôle Espoirs, un pôle France et une section universitaire, avec des filles et des garçons, offrant des niveaux assez hétérogènes en matière d’opposition. Ça réunit toutes les conditions que l’on recherche sur le tapis, mais aussi en termes de logistique (hébergement, restauration). Pour nous, ce cadre est idéal en vue des J.O. de Tokyo.

 

Justement, les J.O. étant programmés fin août, où en êtes-vous au niveau de la préparation ?

 C.P. : On est encore sur du travail général, et on commence à rentrer dans la dernière ligne droite. Nous avions beaucoup d’inconnues en raison de l’annulation des compétitions, ça n’a pas été simple à gérer. Heureusement, la toute première échéance est définie, on a des dates (avril 2021 – Antalya en Turquie) et une certaine visibilité pour pouvoir se projeter et rythmer la préparation. Le 24 mai, nous aurons à Bakou (Azerbaïdjan) l’une des dernières compétitions qualificatives pour marquer des points pour les Jeux. Nous allons dans cette perspective commencer à changer le rythme, accélérer les stages et augmenter le volume de travail.

 

Du côté des athlètes, comment vivent-ils cette préparation ?

C.P. : C’est un peu délicat, surtout qu’on a une population moins classique par rapport aux jeunes qui sont en structure. Si je prends le cas de Sandrine MARTNET (championne d’Europe, du Monde et paralympique), elle a une vie professionnelle (kiné), une vie de famille avec des enfants, ça demande des organisations qui sont bien différentes de celles des jeunes en structures traditionnelles. Nos athlètes sont de plus éparpillés sur le territoire, cela nécessite des regroupements. Leur présence ici, ils la vivent plutôt bien, car ils sont dans une logique d’aller chercher une médaille aux jeux. Du coup, ils sont tous appliqués et impliqués dans leur projet. Ils ont la chance de pouvoir pratiquer, et ne ressentent du coup pas trop les aspects négatifs de la crise sanitaire. Je pense qu’ils ont pleinement conscience de leur « privilège », et mettent d’autant plus de cœur à l’ouvrage.

 

 Quelles seront vos ambitions à Tokyo ?

C.P. : Trois sont d’ores et déjà qualifiés, et ce quels que soient le résultat des prochaines compétitions. Étant également en tête de leur ranking list respectives, ils sont potentiellement « médaillables ».  Pour autant, la concurrence sera rude dans chaque catégorie, et il faudra batailler. Viser l’or est bien ancré dans la tête de chacun. Ça laisse présager de belles performances !

Hélios, Youssef, Nathan, Raphaël et leur entraineur Cyril ont bien transpiré au CREPS de Stradsbourg. Ils mettent ainsi toutes leurs chances de côté en vue des J.O.

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